Analyse des marchés financiers
Quelles évolutions possibles peut-on attendre des marchés financiers ?
Bousculés lors de la crise financière de 2008, les marchés financiers se sont depuis redressés et on reprit un rythme de croisière, certes loin des fortes croissances des années quatre-vingt ou quatre-vingt-dix, mais susceptibles de rassurer les investisseurs de long terme. Cependant, beaucoup d’incertitudes demeurent.
Ce qui nous vaut d’entendre sans cesse s’élever les voix de nombreuses Cassandres pour prédire l’effondrement tout proche des marchés financiers qui seraient au bord d’un abîme bien plus vertigineux que celui où disparut la banque Lehman Brothers en 2008. Ces allégations sont-elles fantasmées ou reposent-elles sur une analyse rationnelle de nos économies ?
Le contexte économique de l’année 2019
Les marchés financiers sont censés nous donner le pouls de l’économie réelle et même anticiper les accélérations ou décélérations des cycles économiques. Or l’indice CAC 40 est passé de 4689 points le 2 janvier 2019 à 5677 points le 30 septembre 2019, soit une progression d’environ 21 %. Qu’en est-il de ce bond en avant alors que la prévision du PIB pour 2019 est de 1,3 % après 1,7 % en 2018 et 2,4 % en 2017 et qu’elle est de nouveau annoncée en baisse à 1,2 % pour 2020.
Certes la consommation des ménages est repartie à la hausse depuis 2018, mais sur un rythme de progression très lent. Les chiffres du chômage s’améliorent, quoiqu’il demeure un grand scepticisme quant aux causes réelles de cette embellie qui pourrait davantage relever d’une redéfinition de statut des sans emploi plutôt que d’une véritable amélioration du solde net des créations de postes.
L’investissement demeure soutenu avec une hausse attendue de plus de 3 % résultant pour beaucoup d’une politique de baisse des charges liées à la masse salariale. La production industrielle française fait preuve de résilience avec une progression de + 1,3 %, alors que le reste de l’Europe régresse, et le déficit du commerce extérieur s’est réduit de 500 M€ après une hausse des exportations de + 0,1 %. La timide reprise de ces indicateurs économiques, excepté le PIB qui lui baisse, ne peut cependant suffire à expliquer la hausse vertigineuse du CAC 40 lors des 9 derniers mois.