Comment organiser la gouvernance de son entreprise avec une holding ?
La problématique de gouvernance d’entreprise est trop souvent reliée à la difficulté de diriger de grandes structures. Pourtant, quelle que soit sa taille, chaque société est concernée. Les entreprises familiales n’échappent pas à ce type de questionnement et il en va de la responsabilité de leurs dirigeants d’y apporter des réponses. La gouvernance est l’organisation du processus de prise de décision au sein de l’entreprise. Elle consiste à définir qui est responsable de quoi vis-à-vis de qui. Mais lorsqu‘elle est correctement structurée, elle sera aussi pour une affaire familiale une source de pérennité. Intrinsèquement liée au schéma d’un patrimoine professionnel qu’il faut organiser sur le plan fiscal et dans la perspective de sa transmission, l’élaboration d’un système de gouvernance passe souvent par la constitution d’une holding familiale qui permet de résoudre de multiples aspects juridiques, fiscaux et patrimoniaux.
Qu’est-ce qu’une holding ?
Autrement dénommée société faitière, de portefeuille ou consolidante, une holding est une structure qui a vocation à gérer les avoirs financiers ou participations qu’elle détient dans une ou plusieurs autres sociétés afin de pouvoir les contrôler. Les actionnaires de la holding exercent ainsi à travers elle un pouvoir de direction sur une ou plusieurs filiales. L’une des caractéristiques de la holding est son effet de levier juridique. Une ou plusieurs personnes physiques, partenaires ou actionnaires majoritaires ou minoritaires au sein d’une ou de plusieurs sociétés, peuvent par le biais de la holding consolider les titres qu’ils détiennent dans des structures cibles et accroitre leurs pouvoirs dans celles-ci. La holding est couramment utilisée pour organiser la gouvernance d’une entreprise ou d’un groupe de sociétés, mais également pour mener des opérations de croissance externe ou préparer la transmission d’une société familiale.
Pourquoi le dirigeant doit-il organiser la gouvernance de son entreprise ?
Il est coutumier de reconnaitre plusieurs vertus aux entreprises familiales. Leur renommée procède souvent d’un ancrage territorial et de la grande attention portée à la réputation des produits qu’elles commercialisent et de leur savoir-faire par leurs animateurs. Clients, fournisseurs, employés ou acteurs locaux leur vouent parfois un grand attachement. Ces sociétés se distinguent en outre traditionnellement par une forte implication de leurs actionnaires/dirigeants, résultant d’une relation à l’histoire familiale et à l’historique de l’entreprise marquée par des liens affectifs. Ceux-ci ont souvent le souci permanent de la transmission aux générations futures de la structure qu’ils dirigent.
Mais si la famille semble bien être la plus grande force et le moteur d’une entreprise familiale, son principal talon d’Achille risque bien entendu d’être aussi la famille. Il est en effet fréquent de constater que la plupart des entreprises familiales ont du mal à passer le stade du fondateur et que beaucoup ne survivent pas à l’actionnaire de troisième génération. Ce phénomène s’explique de diverses manières.