Monuments historiques
Patrimoine immobilier et monuments historiques
Dans le célèbre roman d’Alexandre DUMAS intitulé le comte de Monte-Cristo, une scène qui oppose Edmond Dantès à celui qui l’a trahi, le baron Danglars, devenu richissime banquier, fait état d’un concept aussi incompatible avec l’orthodoxie financière que la défiscalisation pourrait l’être en l’absence d’investissement. Il y est en effet question de crédit illimité. Danglars destinataire d’une lettre d’avis lui intimant d’accorder cette largesse au comte de Monte-Cristo se sent contraint, sous peine de déshonorer son statut de banquier, de lui ouvrir cette ligne de crédit illimitée qu’il qualifie au passage d’obscure. Bien réelle, depuis une centaine d’années, la Loi « Monuments historiques » autorise quant à elle ce que la finance réfute en matière de crédit. Car dans l’absolu, elle ne fixe pas de limite aux sommes consacrées à la rénovation d’un bien inventorié sur le registre national des monuments historiques que l’on peut déduire de son revenu global. Le principe ne reflète sans doute pas la réalité, car il n’est jamais raisonnable d’investir sans limites. Mais ce dispositif n’en est pas moins un puissant outil de défiscalisation.
Conservation de patrimoine : L’esprit et les objectifs de la loi monuments historiques
Promulguée en 1913, la Loi « Monuments historiques » est le seul dispositif de défiscalisation qui ne soit pas plafonné. Elle vise à encourager l’entretien et la restauration du patrimoine immobilier en concédant des avantages fiscaux à ceux qui entretiennent des biens remarquables sur le plan architectural. La France compte ainsi plus de 42 000 biens immobilier inventoriés. Mais ce mécanisme de défiscalisation en immobilier est cependant très encadré et ne peut s’appliquer que lorsque les travaux ont été réalisés sur des biens précisément identifiés comme faisant partie du patrimoine national. Il s’agit exclusivement :
- Des immeubles classés monuments historiques
- Des immeubles ayant reçu le label de la fondation du patrimoine. Ils ne doivent pas obligatoirement être ouverts au public, mais il est impératif qu’ils restent visibles depuis la voie publique
- Des immeubles inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH)
- Les immeubles ouverts au public qui font partie du patrimoine national en raison de leur caractère historique ou artistique et qui ont obtenu un agrément du ministère de l’Économie et des Finances
De surcroît, pour que le dégrèvement fiscal d’un bien immobilier puisse être actionné, il faut que les travaux soit réalisés selon les prescriptions de l’architecte des bâtiments de France. Si le bien est classé monuments historiques, les travaux seront totalement pris en charge par l’architecte des monuments de France. En revanche, si le bien est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, le propriétaire pourra choisir librement son maître d’œuvre.